Le Moulin Russon
Deux baux consentis par Guibert, seigneur de Bussy et donc propriétaire , l’un en 1662, l’autre en 1681, attestent l’existence de ce moulin au XVIIème siècle mais sa construction peut être plus ancienne.
C’est un bâtiment simple à quatre travées et deux niveaux avec un comble. Le mécanisme est actionné par une roue de dessus ou « en dessus » à augets appelée ainsi parce que l’eau tombe sur le haut de la roue. C’est un système plus rare en Ile de France que celui à « roue en dessous », où le courant imprime sa force sur la partie basse de la roue. Connu depuis l’Antiquité, le système à augets employé ici, s’impose quand il faut travailler avec assez peu d’eau, sur des ruisseaux. à modeste débit . En amont du moulin, le bief constitué grâce à une déviation d’une partie du ru de la Brosse, fournit l’eau qui tombe dans les augets et, par son poids, fait tourner la roue qui, à son tour, met en mouvement les roues situées à l’intérieur. L’eau est ensuite évacuée par un canal de fuite et retourne dans le ru de la Brosse.
Lorsque les seigneuries se constituent, au Moyen-Age, les seigneurs font construire le four, le moulin, le pressoir dans les pays de vignes, parce qu’eux seuls en ont les moyens. Ces équipements sont mis à la disposition des paysans de la seigneurie moyennant une redevance, les banalités.
En 1681, Louis Guibert, seigneur de Bussy, donne le moulin à ferme pour six ans à Rolland Ferré et Claude Ferré son fils, demeurant à Gouvernes. Le meunier est aussi agriculteur et, comme l’indique le bail, Guibert lui loue, en sus du moulin, 3 arpents de pré et 5 quartiers de terre labourable. Pour prix de son fermage, le meunier doit au seigneur une certaine somme d’argent et 10 chapons gras par an . La tâche du meunier consiste non seulement à moudre le grain pour le transformer en farine mais aussi à veiller à l’entretien du mécanisme du moulin afin de le maintenir en bon état.