Visite guidée de quelques sites patrimoniaux en compagnie de Marie-Claude Phan, historienne et auteur des « Gens du Village (1791-1990) ».
Bien que ville nouvelle, Bussy-Saint-Georges n’en a pas moins une histoire et un patrimoine riche de plusieurs siècles. Dans le vieux village, on compte par exemple pas moins de 17 cours et plusieurs dizaines de puits !
L’église du village
Placée sous le vocable de Saint-Georges, c’est la seconde église construite à Bussy. Elle remplace un édifice médiéval dont on sait qu’il existe au XIIIème siècle, au moment où la paroisse de Bussy est partagée en deux pour donner Bussy-Saint-Georges et Bussy-Saint-Martin.
Et l’on peut lire dans le plus ancien registre paroissial que sa dédicace est faite « le 9ème jour de novembre de l’an 1595 du vivant de noble Maistre François de la Rosque prêtre alors dudit Bussy ». Ce prêtre appartient à la famille qui détient alors la seigneurie de Bussy.
Le bâtiment, plusieurs fois restauré par la suite, est aussi remanié avec l’adjonction d’un porche et le rehaussement de son clocher entre 1864 et 1866.
La ferme du Génitoy
La ferme du Génitoy est un “lieu mentionné dans les titres aussi anciens que ceux qui parlent de Bussy” (Louis Michelin 1843) Son nom, genesterium en latin ou genestay en français, donnera génitoire ou génitoy, à cause des genêts qui poussaient en abondance en cet endroit. La ferme du Génitoy fut autrefois un fief important pourvu d’un château. Les premiers seigneurs en étaient les chevaliers de “Génestay miles” :
En 1246, on trouve un Aubert, chevalier de Génestay, puis son fils Jean, Chevalier du Génestay. En 1393, Jean Matelin, écuyer habitant Lagny est seigneur du Génitoy.
La tour (ou pigeonnier)
Sise place de Verdun, en face de la mairie, cette tour est tout ce qui reste d’un château médiéval. Selon l’abbé Lebeuf, il « était de figure quarrée, entouré de fossés pleins d’eau provenant d’une fontaine qui est dans le lieu ». C’était vraisemblablement une de ces antiques maisons forte faites de bois sur un soubassement de pierres. Quand Prondre achète une grande partie des terres du village début XVIIIème siècle, le château est déjà en ruines. Il fait raser les bâtiments, ne conservant que cette tour, manifestement plus récente puisque faite de pierres et de briques, haute de 21 mètres et de 9 mètres de diamètre. Toujours selon l’abbé Lebeuf, c’est chose faite en 1739.
Et tandis que les pierres sont réutilisées pour d’autres constructions, en particulier dans ses fermes, Prondre fait aménager la tour en pigeonnier ou colombier.
Le lavoir
Le lavoir municipal de Bussy, situé Chemin du moulin (aujourd’hui Rue du lavoir), date du XIXème siècle. Avant le numérotage des rues et des allées, le village est seulement partagé en deux moitiés : “le bout du haut”, du centre du village jusqu’au bas de la Rue de Ferrières, soit en allant vers Ferrières et “le bout du bas” du centre du village jusqu’à Bussy Saint-Martin.
Quand la municipalité décide d’aménager un lavoir sur le Chemin du moulin, il en existe déjà un, fort ancien, le lavoir de Cessoy, dans le bas de la rue de Ferrières. Or Bussy étant bâti sur une butte, la rue qui le parcourt est nécessairement pentue. Et, d’un bout du village à l’autre, la distance est grande. Cela rend très difficile l’accès au lavoir de Cessoy pour les femmes qui demeurent dans “le bout du bas” quand elles doivent s’y rendre avec leurs brouettes lourdement chargées de linge mouillé.
Le 12 juillet 1856, le conseil municipal décide de procéder à un échange de terres avec les propriétaires de Guermantes et le projet est adopté le 6 décembre 1861. La commune obtient divers terrains, dont un sis dans le Vieux Parc et qui l’intéresse particulièrement car il y a là un lavoir que la commune se propose de couvrir. C’est chose faite en juillet 1862. Ainsi « le bout du bas » a son lavoir, comme le « bout du haut ».
Le Moulin Russon
Deux baux consentis par Guibert, seigneur de Bussy et donc propriétaire , l’un en 1662, l’autre en 1681, attestent l’existence de ce moulin au XVIIème siècle, mais sa construction peut être plus ancienne.
C’est un bâtiment simple à quatre travées et deux niveaux avec un comble. Le mécanisme est actionné par une roue de dessus ou « en dessus » à augets appelée ainsi parce que l’eau tombe sur le haut de la roue.
Lorsque les seigneuries se constituent, au Moyen-Age, les seigneurs font construire le four, le moulin, le pressoir dans les pays de vignes, parce qu’eux seuls en ont les moyens. Ces équipements sont mis à la disposition des paysans de la seigneurie moyennant une redevance, les banalités.
En 1681, Louis Guibert, seigneur de Bussy, donne le moulin à ferme pour six ans à Rolland Ferré et Claude Ferré, son fils, demeurant à Gouvernes. Le meunier est aussi agriculteur et, comme l’indique le bail, Guibert lui loue, en sus du moulin, 3 arpents de pré et 5 quartiers de terre labourable. Pour prix de son fermage, le meunier doit au seigneur une certaine somme d’argent et 10 chapons gras par an. La tâche du meunier consiste non seulement à moudre le grain pour le transformer en farine mais aussi à veiller à l’entretien du mécanisme du moulin afin de le maintenir en bon état.
L’église Notre-Dame du Val
Inaugurée en 1999, l’église Notre Dame-du-Val est véritablement l’église du futur, avec son dôme d’une quarantaine de mètres de diamètre et de douze mètres de haut, et son clocher, flèche de verre d’une portée de trente-cinq mètres. D’une capacité d’accueil de 1100 personnes, Notre-Dame du Val est le centre pastoral du secteur du Val-de-Bussy.
Ses architectes, Henri Gonot et Philippe Marcenac, ont souhaité proposer une lecture symbolique. Ainsi, le cercle du dôme porte le symbole de la communauté des chrétiens rassemblés, alors que le clocher et l’envolée de sa flèche évoquent l’élan de la foi.